Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai du mal à réaliser que c’est la coupe du monde de football. Je constate bien que mon mari regarde des matchs à la télé plus souvent, mais je suis tellement fatiguée le soir que ça me semble lointain. Pourtant hier, alors que je le regardais regarder la télé (j’essaye de m’habituer à le voir porter ses nouvelles lunettes), le visage impassible, concentré, je me suis demandé s’il aimait le football autant que lorsqu’il était petit garçon. Je lui ai posé la question. Il m’a répondu (en me regardant à travers ses verres progressifs) qu’il aimait toujours autant ça, surtout les beaux matchs. La différence, bien sûr, c’est qu’il ne saute pas sur le canapé comme le ferait un gosse de six ans. Heureusement. D’ailleurs, je crois que j’ai beaucoup de chance car mon mari aime le foot et moi je déteste le bruit du foot, le bruit de la foule qui crie, les commentateurs qui suivent l’action en parlant de plus en plus fort et de plus en plus vite alors que le ballon se rapproche de la cage des buts. Goal! donc je disais que j’ai de la chance car mon mari regarde le foot à la télé sans le son!
Mais, j’ai souffert cet après-midi en allant au supermarché. La radio diffusait à fond, mais vraiment à fond, des matchs de foot, pour le plus grand plaisir du patron qui se mettait en place de la marchandise en s’arrêtant toutes les deux boîtes, le bras en suspens, pour écouter l’action. La caissière est sympa. Je lui ai dit :
- J’espère que vous aimez le foot!
- Pas trop.
- Vous n’avez pas trop le choix...
- Non. Je n’en peux plus...