L’arbre

Hier soir, je suis allée au cinéma avec Isabelle, la maîtresse. Nous avons vu le film L’arbre de Julie Bertuccelli avec Charlotte Gainsbourg. J’ai trouvé que c’était un beau film, il nous a fait voyager en Australie, les interprètes étaient très bons, l’histoire étrange, les paysages magnifiques, la musique envoutante... Nous avons passé un bon moment, même si j’ai trouvé que le film était parfois un peu oppressant. Ce matin, en ouvrant les volets de la chambre des filles, j’ai regardé l’arbre devant notre immeuble d’un autre œil. Dans le film, l’arbre qui est planté tout près de la maison de Charlotte Gainsbourg est hanté par son mari tout juste défunt. L’arbre devant chez nous est un cèdre centenaire. Il était là avant la construction de l’immeuble à la fin des années cinquante. Il est si près de notre bâtiment que je pourrais presque toucher ses branches. Ce matin, je me suis demandé s’il était hanté. Je l’ai regardé intensément pendant quelques instants. Mais il n’a pas bougé d’une épine. Non, je crois qu’il est simplement heureux d’être lui-même, de recevoir la visite de quelques oiseaux : pigeons ramiers, pies, corneilles, geais. Il nous protège du soleil en été. Il est sympa. Je ne sais pas s’il nous observe, nous, les voisins. Je crois qu’il fait vraiment partie de nos vies et qu’il nous manquerait s’il disparaissait. Mais c’est vrai qu’il est très près de nos fenêtres. De temps en temps, des ouvriers viennent lui faire une petite toilette et notre voisine du quatrième madame L. est toujours là pour leur dire de ne pas trop le couper. Lorsqu’il y a du vent, il bouge pas mal. Je sais que Micaela en avait un peu peur. Mon amie Michelle lorsqu’elle vient chez nous dit toujours en regardant l’arbre par la fenêtre « Ah, cet arbre ! Il est magnifique ! »