Hier soir, avant d’attaquer ma compta, j’ai décidé de ranger mon bureau qui ressemblait de plus en plus à n’importe quoi avec des piles de papiers, de journaux, de dossiers, des jouets, des CD et des livres. Il était étonnant que j’aie encore accès au clavier de mon ordinateur. En faisant ce rangement, j’ai déplacé une pile de livres que j’ai posée sur la table basse. Je l’ai oubliée quand je suis partie me coucher et Lisa, tout heureuse, l’a découverte ce matin. J’ai retrouvé mes livres é...
Hier soir, avant d’attaquer ma compta, j’ai décidé de ranger mon bureau qui ressemblait de plus en plus à n’importe quoi avec des piles de papiers, de journaux, de dossiers, des jouets, des CD et des livres. Il était étonnant que j’aie encore accès au clavier de mon ordinateur. En faisant ce rangement, j’ai déplacé une pile de livres que j’ai posée sur la table basse. Je l’ai oubliée quand je suis partie me coucher et Lisa, tout heureuse, l’a découverte ce matin. J’ai retrouvé mes livres éparpillés sur le sol. C’est en les ramassant que je suis tombée sur le texte de Dom Juan de Molière. Je suis allée voir la pièce il y a dix jours avec Michelle. Ça s’est organisé au dernier moment lorsque j’ai reçu un email du théâtre annonçant qu’il restait des places. Nous étions vendredi soir. Le lendemain, à vingt heures trente, j’étais dans la salle et je découvrais le fameux Dom Juan. Mon intention était de lire le texte de la pièce avant de la voir. J’avais acheté le texte l’année dernière après avoir lu que la pièce allait être jouée dans le théâtre de ma ville. Le livre s’est retrouvé dans une pile, puis hier par terre.
Les filles étant occupées, j’ai feuilleté le livre et je suis retombée sur le passage qui m’avait fait tant rire. Je l’ai relu et je revoyais la scène. Cela me surprend qu’un texte écrit au XVIIe siècle puisse faire rire. Dans ce passage, Sganarelle, le valet de Dom Juan a revêtu une tenue de médecin pour échapper aux hommes qui les poursuivent lui et son maître. Il explique que... mais c’est peut-être mieux que vous lise le passage ?
Sganarelle : Comment, Monsieur, vous êtes aussi impie en médecine?
Don Juam : C’est une des grandes erreurs qui soit parmi les hommes.
S : Quoi? Vous ne croyez pas au séné, ni à la casse, ni au vin émétique?
DJ : Et pourquoi veux-tu que j’y croie?
S : Vous l’âme bien mécréante. Cependant vous voyez, depuis un temps, que le vin émétique fait bruire ses fuseaux. Ses miracles ont converti les plus incrédules esprits, et il n’y a pas trois semaines que j’en ai eu, moi qui vous parle, un effet merveilleux.
DJ : Et quel?
S : Il y avait un homme qui, depuis six jours, était à l’agonie ; on ne savait plus que lui ordonner, et tous les remèdes ne faisaient rien ; on s’avisa à la fin de lui donner de l’émétique.
DJ : Il réchappa, n’est-ce pas?
S : Non, il mourut.
DJ : L’effet est admirable.
S : Comment? Il y avait six jours entiers qu’il ne pouvait mourir, et cela le fit mourir tout d’un coup. Voulez-vous rien de plus de efficace?
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