La semaine a été assez mouvementée et je n’ai pas pu mettre en ligne de podcasts au rythme habituel. Tout d’abord, mon amie espagnole Teresa est venue nous rendre visite. Elle est arrivée samedi soir de Zaragoza et elle est repartie mardi soir. Lisa a commencé à montrer des signes que quelque chose n’allait pas dimanche, puis lundi soir c’est moi qui aie commencé à me sentir pas très en forme. Mardi, au lieu de courir Paris avec Teresa, j’ai dû rester au lit. Mercredi le médecin a diagnosti...
La semaine a été assez mouvementée et je n’ai pas pu mettre en ligne de podcasts au rythme habituel. Tout d’abord, mon amie espagnole Teresa est venue nous rendre visite. Elle est arrivée samedi soir de Zaragoza et elle est repartie mardi soir. Lisa a commencé à montrer des signes que quelque chose n’allait pas dimanche, puis lundi soir c’est moi qui aie commencé à me sentir pas très en forme. Mardi, au lieu de courir Paris avec Teresa, j’ai dû rester au lit. Mercredi le médecin a diagnostiqué une double otite à Lisa. Je me suis mieux remise qu’elle, mais pas suffisamment pour mettre en ligne mes podcasts. Cependant, aujourd’hui, je vais beaucoup mieux et c’est avec un léger frisson d’angoisse (« L’angoisse n’est que fioriture », ai-je entendu dire Vladimir Jankélévitch) que je me suis rendue à mon rendez-vous chez le coiffeur. Je n’avais pas pris rendez-vous chez le coiffeur du coin à qui je demande tous les six mois de me couper cinq centimètres, non, j’avais pris rendez-vous avec un styliste d’un salon sur les Champs-Elysées. Il s’agit du coiffeur de mon amie Natasha. Cela fait huit ans qu’elle se fait couper les cheveux par lui et à Noël elle lui a dit qu’elle voulait se couper les cheveux beaucoup plus courts. Il lui a fait une coupe formidable. Alors je me suis laissée tenter. C’est un petit salon, au fond d’une impasse. J’étais à l’heure. Le coiffeur s’est occupé de moi. — Asseyez-vous là. On va tout d’abord discuter de ce que vous voulez faire. Je lui ai expliqué que je trouvais que j’avais les cheveux trop longs et que j’aimerais changer de coupe sans être révolutionnaire non plus. Enfin, vous voyez, la fille très téméraire. — Vous travaillez ? m’a-t-il demandé. — Je travaille à la maison. — Vous portez les cheveux attachés ou détachés ? — Les deux. — Vous avez le temps de vous faire des brushings ? — Non, pas du tout. J’ai trois enfants. Il a soupesé mes cheveux, les a entortillés, m’a regardée de profil, m’a fait mettre debout. — On va au bac, si vous voulez bien me suivre. Il m’a lavé les cheveux en silence. Une autre femme, très bavarde, se faisait coiffer dans le salon. Elle s’est adressée à mon coiffeur. — Tu auras le temps de me faire des bouclettes comme la dernière fois ? — Tu dois partir à quelle heure ? — Onze heures et quart. — On verra. Je m’occupe de Madame. Après le shampooing, je suis retournée m’assoir et le coiffeur a sorti d’un tiroir sa paire de ciseaux. Il a pris mes cheveux d’une main et les a maintenus au dessus de ma tête et s’est mis à me les couper en donnant de grands coups. Les mèches tombaient sur le sol. Et moi, j’étais pétrifiée, mais je n’ai rien dit. C’est ce que je voulais, couper mes cheveux. Les mèches s’entortillaient autour des doigts du coiffeur, les ciseaux se baladaient, aériens, au dessus de ma tête, coupant par petits coups, à la verticale. C’était ça l’originalité de sa technique. Il ne m’a jamais coupé les cheveux à l’horizontale, toujours par coups de ciseaux à la verticale dans des mèches entortillées et relevées au-dessus de ma tête. L’autre cliente insistait pour ses bouclettes. C’est l’assistant du coiffeur qui a commencé le brushing pendant qu’il faisait ses bouclettes à l’autre cliente. Puis, les bouclettes finies, il a repris la main. — Vous devez vous sentir plus légère. — Oh, oui. — Je termine la coupe sur cheveux secs. Et il a repris ses ciseaux et c’était reparti. Là, j’ai cru que ça ne s’arrêterait jamais. Puis, il a eu l’air satisfait et il m’a souri. — Vous vous reconnaissez ? — Oui, je crois que c’était avant que je ne me reconnaissais pas. — Vous voulez des bouclettes ? m’a-t-il demandé gentiment. — Non, merci. Sa question m’avait fait rire. — On se revoit dans un an ? — Entendu. Voilà, et moi je vous propose de nous revoir dans deux semaines ! Nous partons pour quinze jours en Bretagne et je n’aurai pas Internet.
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