Ce matin, beaucoup d’averses sur La forêt-Fouesnant. Nous avons fait, malgré tout, une belle balade sur le vieux port. Il y a des viviers où l’on peut acheter des coquillages et des crustacés. Nous n’avons rien acheté, mais les filles ont admiré les crabes, les arraignées de mer, les homards dans leurs bassins. Et puis, tout à coup, je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé au phare d’Eckmühl.
- Si on allait à Penmarc’h cet après-midi? ai-je dit à mon mari.
- Voir le phare?
- C’est quoi u...
Ce matin, beaucoup d’averses sur La forêt-Fouesnant. Nous avons fait, malgré tout, une belle balade sur le vieux port. Il y a des viviers où l’on peut acheter des coquillages et des crustacés. Nous n’avons rien acheté, mais les filles ont admiré les crabes, les arraignées de mer, les homards dans leurs bassins. Et puis, tout à coup, je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé au phare d’Eckmühl.
- Si on allait à Penmarc’h cet après-midi? ai-je dit à mon mari.
- Voir le phare?
- C’est quoi un phare? ont demandé en cœur Micaela et Felicia. Nos explications les ont laissées sans voix. Nous avions trouvé notre destination. Vers seize heures, nous avons quitté notre région boisée et vallonnée pour la lande bretonne, un beau paysage mélancolique (surtout par temps gris), parsemé de-ci de-là de quelques menhirs indiqués par des panneaux sur la route. L’arrivée à la pointe où se situe le phare est un beau moment. On traverse d’abord la petite ville de Kérity et soudain on aperçoit le phare au bout d’une route, puis il disparaît derrière des maisons, la route tourne et revoilà le phare. Ensuite, on ne voit plus que lui, immense, gris, avec en toile de fond ce jour-là une mer assez agitée, des récifs au loin, de grosses vagues, beaucoup d’écume. On est sorti de la voiture sous la pluie, le vent soufflait fort. Lisa était morte de rire. Bien sûr, par un temps pareil, impossible de visiter le phare. Mon mari et moi sommes déjà montés trois fois en haut. Vous vous dîtes que son nom ne fait pas très breton et vous avez raison. Ce phare a une drôle d’histoire. En fait, il a été construit à la fin du XIX e siècle grâce à une marquise qui avait légué dans son testament une grosse somme d’argent pour la construction d’un phare qui devrait porter le nom de son père (le prince d’Eckmühl - titre de noblesse qui venait d’une bataille qu’il avait mené en Bavière). La marquise disait dans son testament : « Les larmes versées par la fatalité des guerres, que je redoute et déteste plus que jamais, seront ainsi rachetées par les vies sauvées de la tempête. » C’est une belle histoire, non? En tout cas, nous étions bien heureux de notre visite à Penmarc’h.
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