S1E278: Épargne : la liste des tâches de fin d’année de Vincent Fournier
GESTIONNAIRES EN ACTION. Les investisseurs feraient bien de sortir leur liste de tâches à effectuer pour obtenir le maximum des véhicules d’épargne qui donnent droit à des crédits d’impôts ou à des subventions avant le 31 décembre. Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille à Claret, y va de sa liste de cinq éléments à surveiller d’ici la fin de l’année. Pour ceux qui n’ont pas été propriétaires au cours des cinq dernières années et qui désirent acheter une résidence d’ici 15 ans, Vincent Fournier suggère d’ouvrir un CELIAPP avant le 31 décembre pour ainsi obtenir des droits de cotisation de 8000$. Le CELIAPP «Le CELIAPP, ça devient un incontournable. Comme le REER, il vous donne droit de déduire les cotisations de votre revenu. Si vous voulez en profiter, pensez à ouvrir un compte d'ici la fin de l'année, même si vous ne cotisez pas tout de suite, pour pouvoir accumuler des droits», dit-il. Selon lui, s'il y a des grands-parents ou des parents qui veulent aider les plus jeunes générations, le CELIAPP constitue une excellente manière de léguer un peu de leur fortune à leurs enfants ou petits-enfants. Le REÉÉ Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) donne droit à des subventions. Quand on fait des dépôts dans un REEE, le gouvernement nous donne une subvention et la date limite pour y contribuer est le 31 décembre de chaque année. «On peut quand même racheter des années passées, mais on peut seulement racheter une année à la fois. Donc, si on veut racheter plusieurs années, ça prend plusieurs années pour réussir à profiter des subventions qui sont très intéressantes», explique-t-il. Vincent Fournier souligne que les REEE familiaux sont ceux qui offrent le plus de flexibilité, puisque les montants peuvent être transférés d’un enfant d’une même famille à un autre si l’un d’eux décide de ne pas faire d’études post-secondaires. Il prévient aussi que les REEE collectifs ont des règles à suivre pour les retraits qui, bien souvent, ne permettent pas aux bénéficiaires d’utiliser tous les avantages du régime. Le REEI Le gestionnaire de portefeuille parle aussi du régime enregistré d'épargne invalidité (REEI) qui donnent droit à des subventions allant de 100% à 300% du montant qui y est investi, jusqu’à une limite de 70 000$ par bénéficiaire. Les pertes en capital Le quatrième élément cible les pertes en capital, que Vincent Fournier divise en deux catégories : les «bonnes» et les «mauvaises». «Les pertes en capital peuvent être avantageuses, mais ça peut aussi être un couteau à deux tranchants. Pour qu'une perte en capital soit bonne, il faut que ce soit un investissement qui a subi une très forte baisse et qui a très peu de chance de rebondir à court terme», explique-t-il. Il précise qu’une mauvaise perte en capital serait de vendre une action dont le prix vient de reculer de 5% à 7% dans l’espoir de le racheter plus tard. «Le risque est de devoir racheter le titre à un prix plus élevé que celui auquel on l’a vendu», laisse-t-il tomber. Les retraits des REER Le cinquième élément cible les personnes qui ont obtenu peu ou pas de revenus durant l’année. Vincent Fournier soutient que dans de telles circonstances, il peut être avantageux de retirer des montants d’un REER à un taux d’imposition très faible ou nul et de transférer le montant dans un CELI, où il pourra continuer de prospérer à l’abri de l’impôt. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
S1E277: Bourse : une saison des résultats qui défie la gravité
GESTIONNAIRES EN ACTION. Malgré les craintes, la saison des résultats trimestriels a offert de nombreux moments de réjouissance aux investisseurs. «On a des surprises positives trimestre après trimestre aux États-Unis. Au début de l’année, on avait peur que la politique commerciale provoque un effondrement ou du moins un passage à vide aux États-Unis, mais ce n'est vraiment pas ce qui s’est produit», explique Sébastien Mc Mahon, vice-président, stratège en chef, économiste sénior et gestionnaire de portefeuille à iA Gestion mondiale d’actifs. Il précise que 82% des entreprises ont battu les attentes de bénéfices et 77% ont battu celles des revenus. «Ça va bien. Maintenant, avec les marchés boursiers américains qui sont dispendieux, on peut se poser la question si on inclut déjà tous les bénéfices attendus en 2026 dans les valorisations actuelles», dit-il. À son avis, la barre est haute, ce qui n’empêche pas que l’élan qu’on observe sur les bénéfices des entreprises américaines pourrait se poursuivre l’an prochain. Encore de bonnes raisons d'aimer le S&P/TSX Du côté canadien, Sébastien Mc Mahon observe le même phénomène, même si le secteur technologique est moins étincelant. «Quand même, la croissance attendue des bénéfices par action cette année est de 12%. En 2026, c’est un peu plus élevé à 13%. Les secteurs de l’énergie, des ressources naturelles et des financières font bien, alors il y a encore de bonnes raisons d’aimer le S&P/TSX», estime-t-il. Toutefois, à Toronto, les résultats des grandes banques canadiennes pour le trimestre terminé le 31 octobre n’ont pas encore été dévoilés. L’expert estime toutefois que les marchés attendent ces résultats avec optimisme. Dans ce contexte, certains investisseurs commencent à craindre une chute des marchés boursiers, une crainte qui n’est pas justifiée pour le moment, selon l’expert. Doit-on craindre une chute des indices? «Il faut toujours être prudent. Un crash boursier, c'est quand même un très grand mot. Vous devez toujours vous méfier de celui qui vous annonce un crash boursier imminent. On ne sait jamais ce qui va se passer», affirme-t-il. Si de bons rendements anticipés sont déjà intégrés dans les valorisations actuelles, Sébastien Mc Mahon constate que les bénéfices des sociétés dominantes comme les sept magnifiques sont toujours au rendez-vous. Il rappelle que les corrections boursières, soit des reculs de plus de 10% depuis les plus récents sommets, surviennent environ une fois par année depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. À son avis, les investisseurs doivent être capables de négocier avec ce « prix d’entrée » pour réaliser de bons rendements en Bourse. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
S1E276: Tarifs douaniers: la Cour suprême pourrait infliger un revers à Donald Trump
GESTIONNAIRES EN ACTION. La Cour suprême des États-Unis qui pourrait infliger un revers au gouvernement de Donald Trump en ce qui concerne l'établissement des barrières tarifaires. «Ce qui se passe à la Cour suprême est quand même important. Les juges ont écouté les arguments du gouvernement, tout en défiant le statut des tarifs imposés par Donald Trump depuis avril. Le tribunal pourrait décider que le gouvernement a excédé ses droits en imposant des tarifs douaniers», explique Nicolas Vaugeois, gestionnaire de portefeuille à Fiera Capital. Ce dernier ajoute qu’il existe une possibilité que le plus haut tribunal du pays renverse les tarifs imposés par le gouvernement Trump. «Ça pourrait forcer le gouvernement à rembourser les tarifs que les entreprises américaines ont payés depuis le début, ce qui aurait un effet sur le budget», dit-il. Si jamais la Cour suprême infligeait un revers au gouvernement américain, Donald Trump pourrait malgré tout utiliser d’autres mécanismes pour imposer des tarifs douaniers. «Il pourrait encore appliquer peut-être un 15% de tarifs pour une période de 150 jours pour protéger les balances commerciales, puis un autre tarif de jusqu'à 50% s'il est capable de démontrer que les pays ciblés sont en train d'abuser des Américains», raconte Nicolas Vaugeois. Il ajoute qu’un revers du gouvernement Trump devant la Cour suprême pourrait bénéficier aux entreprises cotées en Bourse qui recevraient des montants pour compenser les tarifs payés depuis avril. «Toutefois, à quel point ça va vraiment générer un effet positif sur les marchés boursiers, ça reste à voir, puisque beaucoup de bonnes nouvelles sont déjà anticipées, notamment du côté de l’intelligence artificielle», juge-t-il. Hausses des taux obligataires Nicolas Vaugeois soutient que le marché obligataire ressentirait aussi les effets d’une décision de la Cour suprême contre les tarifs douaniers, puisque le remboursement des tarifs ferait grimper l’endettement du gouvernement américain. «L’effet sur le marché obligataire serait ce qu’on appelle une pentification de la courbe, ce qui signifie que les taux des obligations à long terme grimperaient davantage que ceux à plus court terme», dit-il. Paralysie gouvernementale record Nicolas Vaugeois parle aussi de la paralysie du gouvernement américain qui a atteint sa 36e journée cette semaine. On parle donc d'un record de longévité absolu. Le gestionnaire de portefeuille affirme que la paralysie du gouvernement a un effet négatif de 15 milliards de dollars par jour sur l’économie du pays. «Des entreprises comme Microsoft (MSFT, 497,10$US) et Alphabet (GOOGL, 284,75$US), société mère de Google, ne seront pas affectées nécessairement, mais toutes celles qui ont des contrats directs avec le gouvernement vont en ressentir les effets. Plus la fermeture du gouvernement dure longtemps, plus les effets seront négatifs», juge-t-il. Il croit que la légère progression des indices boursiers américains depuis le début de la paralysie gouvernementale est encore une fois attribuable à l’engouement autour de l’intelligence artificielle. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
S1E275: Taux directeur: l'incertitude s'installe
GESTIONNAIRES EN ACTION. La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont toutes deux réduit leur taux directeur d’un quart de point cette semaine, mais les prochaines baisses pourraient devoir attendre. «Les marchés ont très peu réagi initialement à la baisse des taux, tant aux États-Unis qu'au Canada. Les investisseurs l'avaient déjà largement anticipé. Les probabilités montraient plus de 92% de chance d'une coupe à la Fed et 70% pour la Banque du Canada», explique Julie Hurtubise, conseillère en placements principale à Gestion de patrimoine TD. Elle précise toutefois qu’après coup, les marchés ont reculé. «D'une part, les deux banques centrales ont adopté un ton plus prudent. La Fed a clairement laissé entendre qu'il n'y avait aucune garantie d'autres baisses à court terme. Puis la Banque du Canada a dit que son taux se trouvait à peu près au bon niveau», dit-elle. Julie Hurtubise précise que les marchés boursiers aiment la prévisibilité et peuvent devenir plus frileux lorsque les banques centrales laissent planer le doute sur la suite des choses. Selon elle, la cible d'inflation à 2 % est toujours au cœur de la politique monétaire, autant pour la Fed que pour la Banque du Canada. «Toutefois, ce n'est plus le seul facteur qui guide les décisions. La Banque du Canada regarde aussi le reste du portrait, comme la croissance économique, le chômage et le contexte commercial qui est plutôt fragile en ce moment», énumère-t-elle. La Réserve fédérale américaine vise aussi une inflation à 2%, mais il ne faut pas perdre de vue qu’elle a un double mandat, soit de surveiller la croissance économique et le taux de chômage en plus de l’inflation. «C'est ce qui explique le ton plus prudent du président de la Fed, Jerome Powell, pour les prochaines réunions», affirme-t-elle. La Banque du Canada en a assez fait… pour le moment Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a affirmé qu'il en avait assez fait pour le moment, avec un taux directeur à 2,25 %, ce qui ne signifie qu’il estime que la politique monétaire est déjà assez accommodante et qu'il faut maintenant laisser la place au gouvernement fédéral, dont le prochain budget sera dévoilé le 4 novembre, pour soutenir l’économie. Quant à Jerome Powell, il a clairement affirmé qu’aucune décision n’avait encore été prise pour la réunion de décembre. «Il y a aussi un autre élément important dont il faut tenir compte avec la paralysie partielle du gouvernement américain. La Fed fonctionne actuellement avec moins de données qu’à l’habitude, puisque plusieurs agences fédérales ne publient pas leurs statistiques pendant la fermeture du gouvernement américain», rappelle Julie Hurtubise. Les marchés ont aussi déjà les yeux tournés vers 2026, mais rien n’est encore joué d’avance et un rebond de l’inflation pourrait même forcer les banques centrales à relever leur taux directeur l’an prochain. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr
S1E274: Le narratif derrière la montée du prix de l’or reste bien présent
GESTIONNAIRES EN ACTION. Le narratif derrière la montée du prix de l’or depuis le début de l’année reste bien présent, malgré le coup de frein encaissé cette semaine. Luc Girard, gestionnaire de portefeuille à Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, soutient que la hausse récente du prix de l’or est portée par trois vents favorables. «Le premier vent, c’est la perspective de baisse des taux des banques centrales. Le deuxième, c’est le relâchement des taux réels alors que le troisième est lié à la ‘dédollarisation’, c'est-à-dire les achats massifs d'or par les banques centrales émergentes pour réduire leur dépendance au dollar américain», explique-t-il. Il précise que lorsqu’il parle des taux réels, il s’agit des taux d’intérêt moins l’inflation. «Par exemple, si le bond du trésor américain à un an offre 4,1% d'intérêt et que l'inflation est à 2,9%, vous avez un taux réel qui est à 1,2%. Ce taux réel influence directement l'or qui, lui, ne verse aucun intérêt», dit-il. Lorsque les taux réels diminuent, il devient donc plus attrayant de détenir de l'or. «Mais cette semaine, les taux réels ont remonté, ce qui a fait perdre un peu d'éclat au métal jaune», explique-t-il. Il ajoute que la remontée est attribuable aux données américaines sur l'emploi et l'inflation qui ont été plus fortes que prévu, ce qui pourrait repousser les baisses attendues du taux directeur. L’or reste en hausse de 56% depuis janvier Malgré la correction subie cette semaine, le prix de l’once d’or reste en hausse de 56% depuis le début de 2025. «La hausse est soutenue par des facteurs structurels. Les banques centrales des pays émergents, comme la Chine, la Turquie et l'Inde achètent de l'or pour diversifier leurs réserves et aussi réduire leur dépendance au dollar américain. Ce sont des acheteurs qui sont constants, qui sont souvent même insensibles aux soubresauts des prix à court terme», dit-il. Luc Girard constate que le recul du prix de l’or a touché durement le secteur des ressources naturelles à la Bourse de Toronto, même si ce dernier reste aussi en forte hausse depuis janvier. «Quand le prix du métal grimpe, les marges des producteurs augmentent et les actions suivent le mouvement de façon parfois même décuplée. Toutefois, l'effet inverse est vrai aussi. Une petite baisse du prix de l'or peut entraîner un recul beaucoup plus marqué des titres des producteurs aurifères. Le secteur canadien des ressources naturelles est d'ailleurs un des grands gagnants de 2025 jusqu'à présent. C'est logique parce que l'or représente 74% de la valeur marchande de ce secteur», constate le gestionnaire de portefeuille. Il raconte que les investisseurs ont divers moyens d’investir dans l’or, estimant que la stratégie variera selon les objectifs recherchés. «Si votre objectif est une protection macroéconomique qui est pure, il va falloir privilégier l'or physique ou les FNB adossés au précieux métal. Si vous cherchez un effet de levier sur le cycle économique, à ce moment-là, vous pouvez aller vers les FNB de minières. Si vous êtes dans la logique de la sélection des titres, il faut absolument regarder chacune des sociétés avec leurs coûts de production, la qualité des actifs et surtout leur discipline financière», affirme-t-il. Encore le temps d’acheter l’or? Luc Girard soutient que les investisseurs qui songent à investir dans l’or ne doivent pas perdre de vue qu’il s’agit d’une valeur refuge. Selon lui, il faut donc éviter de vouloir se servir de l’or comme d’un pari spéculatif. *Le balado «Gestionnaires en action» a reçu un honneur, étant reconnu en juin dernier dans le Top 100 des meilleurs balados sur les marchés financiers en ligne par la société américaine Million Podcasts.Pour de l’information concernant l’utilisation de vos données personnelles - https://omnystudio.com/policies/listener/fr