"Bonjour Juliette ! Comment allez-vous ? En forme ?" Jeudi 15h, le chrorégraphe Tarek Aït Meddour accueille Juliette et tous ses danseurs pour les dernières mises au point du spectacle "Miroir Miroir".
Tout doit être réglé pour dans quelques jours. Cécile Combaret est la fondatrice de l'entreprise de médiation culturelle, Momentum et co-directrice artistique de la pièce Miroir Miroir. "Miroir Miroir c'est un conte qui s'adresse à toutes les générations. Il raconte l'histoire d'une troupe de gens jeunes et moins jeunes. Ils se sont introduits dans une chapelle désacralisée. Parce qu'ils avaient entendu dans la presse que le secret de l'éternelle jeunesse aurait été caché dans cette chapelle. Donc ils sont là pour venir le découvrir. Et on les suit dans leur pérégrination".
La moitié des danseurs et danseuses engagés dans cette chorégraphie sont les résidentes et résidents d'un EHPAD. La plupart ont 90 ans bien sonnés et pour certains, danser est une première. Marie-Claude connait par cœur le fil de la pièce.
"Le premier tableau, c'est la chauve-souris. On a des capes noires, une grosse capuche. On se couvre complètement, on est caché, noir, vilain.... Et après on fait exploser tout ça au numéro 2 où on travaille essentiellement sur la respiration. Alors on respire avec des gestes et des gestes qui veulent dire quelque chose. Et là, ce sera la danse des capes. Et là, vous verrez les capes qui volent, et tac, et tac, et tac, et tac. Ce sera très, très, très aérien, et en même temps très gestuel" s'enflamme Marie-Claude à l'idée d'être sur scène.
Ce projet chorégraphique intergénérationnel fait dialoguer des résidentes et résidents de 4 EHPAD (dont 3 établissements du groupe ACPPA) et des artistes professionnels autour d'une même scène. Explorant la mémoire du corps et la transmission des émotions... Céline Juan est psychomotricienne à l'EHPAD "La Rochette".
"La majorité des résidents vont nous dire qu'ils ne savent pas danser. Ou qu'ils ne peuvent plus danser, ne peuvent pas se mettre debout. On les a beaucoup rassurés là-dessus. Le projet a été vraiment pensé pour que tous les résidents qui souhaitaient participer puissent le faire, malgré et surtout avec leurs différences et leurs difficultés. L'objectif est que les chorégraphies soient vraiment adaptées".
Miroir Miroir tisse des liens intergénérationnels. Le projet encourage la participation des ainés à la vie de la cité. Le chorégraphique Tarek Aït Meddour nous explique son travail auprès des publics agés.
"Il s'agit de leur redonner le pouvoir d'avoir confiance en eux. Tout est réalisable, tout est possible dans une certaine mesure, à partir du moment où on se fait confiance, où on a confiance en l'autre et où on y croit. Avec un soupçon de rire, d'humour et beaucoup de bêtises, et sur un fond de musique, en réalité, les jours faisant, il y a quelque chose, une magie qui opère. Et puis à force de répéter... à force d'être patient, à force de passer par ce travail de répétition et de confiance... Par le geste, par la sensation. Naturellement, en fait, il y a des automatismes qui se mettent en place. Et cette mémoire du corps, qui est l'alternative finalement à la mémoire cérébrale. Et puis ces sensations, même quand on entend mal ou qu'on voit mal. Et l'échange, le partage avec les danseurs professionnels, avec les autres, en fait, avec son partenaire, et il y a une espèce d'abandon qui se crée, et à ce moment-là... Alors ils ne pensent plus à leur incapacité, mais juste au moment présent".
L spectacle est marrainée par la philosophe Claire Marin et l'historienne journaliste Laure Adler, cofondatrice de Télévioc, une chaine YouTube "par les vieux et pour les vieux"
Miroir Miroir sera jouée le vendredi 26 septembre, à 18h à la Chapelle de la Trinité, dans le cadre de la Biennale de la Danse ...
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