Retour en classe : Après la crise, vers une refondation collective ? avec Cynthia Fleury, épisode 2
Installer de nouvelles habitudes.
Après le redémarrage du déconfinement un mois avant les vacances d’été, il nous faut penser à la rentrée de septembre et revoir notre copie, en quelque sorte, pour réviser nos habitudes. Comment envisager l’année scolaire qui est devant nous ? Nous sommes toujours avec la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury pour en discuter.
La transcription de cet épisode est disponible après les crédits.
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Extra classe, des podcasts produits par Réseau Canopé.
Interview animée en juin 2020 par : Cynthia Fleury
Directrice de publication : Marie-Caroline Missir
Coordination et production : Hervé Turri, Luc Taramini, Magali Devance
Mixage : Laurent Gaillard
Secrétariat de rédaction : Valérie Sourdieux
Contactez-nous sur : contact@reseau-canope.fr
© Réseau Canopé, 2020
Transcription :
SOPHIE DELHAUME | Après le redémarrage du déconfinement un mois avant les vacances d'été, il nous faut penser à la rentrée de septembre et revoir notre copie en quelque sorte pour réviser nos habitudes. Comment envisager l'année scolaire qui est devant nous ? Nous sommes toujours avec la philosophe et psychanalyste Cynthia Fleury pour en discuter. Cynthia Fleury, les métiers dits invisibles, indispensables à l'équilibre de notre société, les enseignants, à certains égards, ont pris une autre dimension à nos yeux. Peut-on penser que notre perception et nos interactions sociales vont s'en retrouver durablement modifiées ?
CYNTHIA FLEURY | Alors, c'est la grande question, parce que c'est vrai que le moment qui a été le nôtre a été un moment de prise en considération, de reconnaissance, de revalorisation des métiers dits du soin. Le soin avec une définition très extensive, ce n'est pas simplement le soin de l'aigu, de l'urgence sanitaire, les médecins, les soignants, c'est ce qu'on a vu, mais c'est aussi ce soin de proximité, ce soin de l'ordinaire, des aides à domicile ou même ce soin au sens de lien de proximité, la caissière, l'éboueur, le facteur, etc. Donc, toute cette grande base que nous formons avec effectivement ce qu'on peut appeler l'état social et aussi notre capital social. Maintenant, c'est au cœur de cette crise que nous avons pris conscience de ça. Est-ce que la prise de conscience va être durable ? Est-ce que la prise de conscience symbolique va se transformer en prise de conscience monétaire ? C'est ce qui est annoncé, mais, encore une fois, personne ne peut dire si ça va se faire réellement. On voit une problématique monter, qui est une vieille problématique, qui est celle du concept d'utilité sociale. C'est un vieux concept de la Révolution française, mais c'est très compliqué parce que quels sont les critères de l'utilité sociale ? Est-ce que l'utilité sociale est directe ou indirecte ? Est-ce que demain il faut peut-être faire un cahier des charges pour chaque métier, en disant il y a une partie qui peut être plus spécifiquement dédiée à cette utilité sociale. Ce sont des questions qui sont devant nous, et encore une fois, on va voir ce qu'on va en faire.
SD | Vous parlez de la complexité de la notion d'utilité sociale. Dans ce même ordre...
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