I’ve never really understood why it is so important to know that French is the fifth most spoken language and the second most taught language in the world. French Week got me thinking about why we learn foreign languages, and how to stay motivated along the way. Listen to this episode if you want some tips about setting an intention and… the most important: what is the link between learning French and vinaigrette.
As promised in the episode, check the blog post for more tips to learn a foreign language.
The podcast French To Go is best for intermediate level and more.
Don’t forget to maximize your learning by checking the transcription and translation on www.frenchcarte.com
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Read below the transcription of this episode. The translation is available for free on www.frenchcarte.com
Cette semaine, on a fêté la langue française et la Francophonie - c’est-à-dire l’ensemble des pays et des personnes qui parlent français dans le monde.
Et comme vous le savez, je suis professeur de français… enfin, de FLE plus exactement - le FLE c’est le français langue étrangère. Parce qu’on n’enseigne pas le français de la même façon à des Français, à des gens dont c’est la langue maternelle, et à des personnes pour lesquelles c’est une langue étrangère.
Cette semaine de la Francophonie est l’occasion d’organiser partout dans le monde des événements pour célébrer la langue française : des pièces de théâtre, des rencontres avec des auteurs francophones, des spectacles, des concerts, des conférences, des films, des expositions etc etc. Bref, toute une variété d’activités culturelles autour de la langue française.
C’est aussi l’occasion pour les Instituts français et les Alliances françaises dans le monde, mais aussi tout simplement les écoles de langue, de promouvoir leurs cours de français. Logique, me direz-vous.
Eh bien, il y a une chose que je n’ai jamais vraiment comprise quand on fait la promotion du français, des cours de français. Oui, pour promouvoir le français, c’est-à-dire pour en faire la publicité, pour inciter, encourager les gens à apprendre cette langue, on met souvent en avant deux grandes informations, on parle de deux faits :
Premièrement, le français est la cinquième langue parlée dans le monde, après le mandarin, l’anglais, l’espagnol et l’arabe.
Deuxièmement, le français est la seconde langue la plus enseignée dans le monde, juste après l’anglais.
Alors, certains d’entre vous ne comprendront peut-être pas mon étonnement, le fait que je sois surprise. Ou peut-être que vous pensez exactement le contraire. Mais moi, franchement, si le français n’était pas ma langue maternelle, un tel argument (cinquième langue parlée dans le monde, la seconde langue la plus enseignée), oui, un tel argument ne me pousserait pas du tout à l’apprendre.
Je comprends et parle trois langues en plus du français : l’anglais, l’allemand et l’hébreu. Je peux me débrouiller en espagnol, parce que j’ai appris toute seule il y a quelques années et c’est très similaire au français - en tout cas du point de vue du vocabulaire, et donc c’est facile pour moi. Se débrouiller, ça veut dire réussir à faire quelque chose qui a priori n’est pas facile.
Je n’ai appris aucune de ces langues parce qu’elles étaient beaucoup ou peu parlées dans le monde. Je sais que l’anglais est évidemment très utile, voire indispensable aujourd’hui. Mais je l’ai surtout apprise, d’abord parce qu’on m’a obligée à le faire quand j’étais à l’école, et plus tard j’ai fortement amélioré mon anglais parce que j’ai rencontré des gens, qui parlaient anglais, et j’avais besoin de communiquer avec eux. Avant de me décider à apprendre l’allemand, je n’ai pas cherché à savoir combien de personnes parlent l’allemand dans le monde. Ça m’est d’ailleurs complètement égal.
J’ai choisi d’apprendre ces langues (et j’aimerais bien en apprendre d’autres dans le futur) pour plusieurs raisons. Parce que j’aime leur mélodie, parce que j’en ai besoin dans ma vie (ou j’en ai eu besoin dans ma vie), parce que j’ai vécu dans un pays ou avec des gens qui parlent cette langue, bref, parce que j’en avais une certaine utilité. Ou bien parce que j’aime la langue, à l’oreille. Comme l’espagnol par exemple. Je n’ai jamais habité dans un pays hispanophone (c’est-à-dire où on parle espagnol), et je n’en ai pas l’intention, mais j’aime les sons que j’entends, la mélodie.
En fait, quand on décide d’apprendre une langue, quand on commence, il faut avoir une intention de départ, comme pour le sport, ou pour un régime. Avoir un objectif, un but. Ça peut être quelque chose de lointain, comme un rêve qu’on voudrait réaliser. Mais c’est mieux d’avoir quelque chose de concret, qu’on peut mesurer. Je veux dire par là quelque chose qu’on peut noter sur un papier et savoir exactement quand on a atteint ce but, quand on a réalisé notre objectif. Et c’est très important parce que c’est cet objectif qui va vous permettre de rester motivé pendant toute la durée de votre apprentissage, pendant tout le temps où vous allez apprendre. Et comme ce n’est pas facile d’apprendre une langue, ça peut être très long parfois, il vaut mieux être bien motivé.
Je vais vous donner un exemple concret. Imaginez que je décide de faire un régime, de perdre 10 kilos. Si on adapte l’argument “le français est la seconde langue la plus enseignée dans le monde”, je devrais dire que je décide de perdre dix kilos parce qu’en moyenne dans le monde, les femmes de mon âge pèsent dix kilos de moins que moi. Avouez que c’est un peu stupide comme argument. Autre argument, autre objectif, plus logique : je veux perdre 10 kilos parce que je me trouve grosse et que j’ai honte de mon apparence physique. A priori, on pourrait dire que c’est une bonne raison, mais notez que c’est assez vague, négatif, et… qu’est-ce qui me dit qu’avec 10 kilos de moins je ne vais plus me trouver grosse ? Est-ce que cet argument va m’aider à rester motivée pendant toute la durée du régime. J’en doute. Par contre, si je décide de faire un régime parce que je veux être capable de mettre cette robe au mariage de ma soeur l’année prochaine, ou parce que je veux me sentir bien en bikini cet été, ou parce que je veux pouvoir monter les escaliers jusqu’à mon appartement sans être essoufflée, ça veut dire sans manquer de souffle, sans avoir du mal à respirer. Ça, c’est un objectif concret. Mesurable. Positif. Qui va me garder motivée.
Quand on apprend une langue, c’est la même chose. Il faut se donner un objectif de départ. Et parfois ajouter d’autres objectifs en cours, quelques mois après avoir commencé. Par exemple, vous apprenez le français parce que vous avez prévu un voyage en France l’année prochaine et vous voulez pouvoir communiquer en français sur place, à l’hôtel, au restaurant, dans les musées, avec les gens dans la rue etc.
Ou bien votre entreprise se lance sur le marché français et vous voulez faire partie de l’équipe qui travaillera dans ce service.
Ou enfin, vous avez envie de lire Molière dans le texte - dans le texte, ça veut dire dans la langue d’origine. Et vous vous donnez un an pour y arriver. Pour réussir.
Non seulement c’est concret, mesurable et positif. Mais ça va vous motiver. Et surtout, ça va vous permettre de définir exactement ce que vous devez ou voulez apprendre. Si vous allez utiliser le français dans votre travail, vous devez vous concentrer, vous focaliser sur le vocabulaire professionnel et sur les échanges dans ce domaine.
Si vous voulez lire Molière, apprendre le vocabulaire des nouvelles technologies en français ne vous sera pas vraiment utile. Vous comprenez ? Donc, si vous ne l’avez pas encore fait, réfléchissez aujourd’hui à votre objectif, à la raison pour laquelle vous apprenez le français.
Si vous voulez d’autres conseils pour apprendre le français, même si vous avez déjà un bon niveau (après tout, si vous écoutez cet épisode et me comprenez, ça veut dire que vous comprenez déjà bien le français)... donc si vous voulez d’autres conseils, allez faire un tour sur mon blog. Je vous mets le lien vers l’article dans le descriptif, les show notes.
Maintenant que vous avez commencé à apprendre cette langue, et que vous vous êtes donné un objectif, il va falloir rester motivé. Je sais, ce n’est pas simple. Et je ne suis vraiment pas là pour vous juger. Il y a quelques années j’ai commencé à apprendre le russe. Ne me demandez pas pourquoi, mes raisons étaient stupides, et c’est d’ailleurs certainement pourquoi j’ai arrêté. En fait, sans que je sache vraiment pourquoi, sans que je comprenne vraiment pourquoi, j’ai eu beaucoup de mal à me rappeler des mots et à me familiariser avec l’alphabet. Je me suis donné toutes les excuses du monde : j’avais déjà appris un deuxième alphabet, l’alphabet hébraïque, et donc mon cerveau n’était pas prêt pour un nouveau défi de ce genre, un nouveau challenge. Je me suis aussi dit que j’étais un peu âgée pour commencer. C’est vrai que j’ai appris toutes les autres langues étrangères dans ma jeunesse. Mais honnêtement, ce qui me manquait, c’est un but, de la discipline (oui, oui, il faut de la discipline quand on apprend une langue !), un programme, un plan, une stratégie, et clairement une réelle motivation.
C’est bien beau tout ça, vous allez me dire, mais comment fait-on ? Comment rester motivé ? Quand on apprend une langue étrangère, on passe tous par différentes phases - même si évidemment l’intensité et la durée varie d’une personne à l’autre. En général, quand on commence - ou quand on recommence, re-commence, c’est la même chose… donc au début on est tout excité, passionné, enthousiaste. Notre motivation est la plus forte. Parce que dès les premières leçons, on apprend des mots, des phrases, on se présente, on parle de soi, on pose des questions.
En général, la deuxième phase commence quand on a l’impression d’avoir emmagasiné trop d’informations. Emmagasiner, ça vient du mot “magasin”, donc l’idée est de mettre toutes ces nouvelles informations dans un entrepôt, dans un magasin, pour les garder. Mais quand il y a trop de mots, trop de règles, on se retrouve bloqué, dépassé, submergé. On se retrouve dans une situation où on n’ose plus s’exprimer, ni à l’oral, ni à l’écrit, parce qu’on a l’impression de faire 1000 fautes, 1000 erreurs à la minute. On a beaucoup de vocabulaire, mais on est aussi conscient qu’il y a énormément de règles. En français, il faut mettre des articles, il faut accorder l’adjectif au nom, il faut conjuguer le verbe. On se pose trop de questions.
Si vous en êtes là, si vous êtes actuellement à ce niveau, je voudrais vous rassurer. Imaginez votre apprentissage du français, vos progrès en français, comme une courbe, c’est-à-dire une ligne qui monte au fur et à mesure que vous avancez. Parfois elle descend un peu, cette ligne. Comme pour tout ce qu’on fait, tout ce qu’on entreprend, c’est rarement une ligne droite qui monte. On avance et on recule. Mais de manière générale, on avance. Et bien là, quand on arrive à ce niveau, où on pense qu’on est bloqué, que c’est trop dur, notre courbe a atteint un plateau. Elle est à l’horizontale. Pour certaines personnes, la ligne remonte vite. D’autres vont rester quelques temps sur ce plateau. Et parfois, le temps peut sembler long. Mais je vais vous dire deux choses : la première, au risque de me répéter, tout le monde dépasse ce plateau. Si vous restez motivés, si vous vous accrochez, ça veut dire que si vous continuez, vous dépasserez ce plateau. La deuxième chose que je veux vous dire, et vous allez peut-être penser que je vous mens, que je ne vous dis pas la vérité, mais je vous promets que c’est vrai… La deuxième chose, c’est que vous avancez même sur ce plateau. En fait, c’est simplement votre cerveau qui prend le temps dont il a besoin pour analyser toutes les données que vous avez acquises, tous les mots, les expressions, les règles que vous avez apprises jusqu’à ce jour, pour pouvoir traiter ces informations, les intégrer. Et quand vous allez sortir de ce plateau, tout sera beaucoup plus clair.
Vous ne me croyez pas ? Bon, ok. Parlons cuisine. Oui, je sais, je saute du coq à l’âne. Je change de sujet. Pensez à la sauce vinaigrette, pas à celle qu’on achète toute prête dans une bouteille en plastique au supermarché. Non, pensez à celle qu’on prépare en mélangeant de la moutarde, du vinaigre et de l’huile. Si vous en avez déjà fait, vous savez qu’au départ on n’est vraiment pas convaincue que ces trois ingrédients qui semblent se détester vont se mélanger comme il faut pour faire une sauce onctueuse. Et bien il faut tout simplement continuer à remuer, à mélanger jusqu’à ce que la magie opère. C’est comme s’il y avait un déclic. Comme si les trois ingrédients se décidaient à se mettre d’accord.
Et bien, voilà exactement ce que je vous souhaite si vous vous sentez bloqués aujourd’hui. Restez motivés, souvenez-vous de votre objectif, continuez à apprendre, jusqu’à ce que pour vous aussi la magie opère ! Et pour rester motivé, pensez à votre intention de départ, votre objectif, et pensez à ma vinaigrette !
Petite note pour les autres, ceux qui ont déjà dépassé le plateau. Le premier. Parce que oui, il y aura peut-être un deuxième et un troisième plateau sur votre parcours. Ne vous inquiétez pas, ils sont plus faciles à passer. Et gardez bien une chose en tête, on n’arrête jamais d’apprendre !
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