After our little game in episode 49, in which you had to decide who to invite or not to your holiday dinner, let’s hear about two of my friends, Caroline and Céline. They both have quite big families, but as you will hear, their situation is really different from the other. Listen and let me know in the comments how you spend your holiday dinners - with your family or friends?
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Here's the transcription:
Commençons par le commencement…
Cet épisode est en quelque sorte la suite de l’épisode précédent MAIS… (il y a toujours un “mais”, n’est-ce pas ?)... vous pouvez très bien l'écouter et en profiter même si vous n’avez pas écouté l’épisode 49. Cela dit, je vous invite à le faire, et peu importe dans quel ordre.
Dans l’épisode 49, donc, je vous ai parlé des repas de famille. En fait, pour être plus précis, je ne vous ai pas donné d’exemples, j’ai au contraire imaginé un petit jeu, tiré d’une activité que je fais assez régulièrement dans mes cours de français, en classe et sur Zoom : je vous ai demandé de choisir deux personnes à inviter parmi une liste, et logiquement vous vous êtes retrouvés face à face à un grand dilemme : inviter les personnes qui sont proches de vos proches mais que vous n’appréciez pas beaucoup, ou faire une bonne action et inviter des personnes qui sont vraiment dans le besoin, c’est-à-dire qui passeraient le repas de fête seules si vous n’étiez pas là…
Alors évidemment, ce n’est qu’un jeu. Dans la vraie vie, on n’est pas souvent confrontés à des situations semblables, ou alors on invite plus de personnes que prévu pour satisfaire à la fois notre belle-mère qui veut absolument venir avec une amie et notre fils qui a invité sa toute nouvelle petite amie - même si vous l’aimez pas beaucoup, mais aussi cette pauvre voisine dont le mari vient de mourir et qui va rester seule pour la première fois.
Je ne sais pas si vous venez d’une grande famille qui aime se retrouver, se réunir. Une famille pour laquelle un repas de fête, c’est forcément 30 personnes à table, où tous les âges sont représentés, où la cuisine est pleine à craquer de plats, de sauces, de salades, de desserts, d’entrées, d’accompagnements… Ou bien si vous venez d’une petite famille, avec quelques enfants, quelques cousins qui habitent à l’autre bout de la France et que vous ne voyez donc que pour les grandes occasions - entendez par là les mariages et enterrements. Et donc, chez vous, les repas de fête, c’est maximum 8 personnes, et encore… c’est parce que vous avez invité la copine de votre fille, et l’un de vos amis qui se retrouve seul ce soir-là.
En fait, si on y regarde de plus près, qu’on aime ou qu’on n’aime pas les repas de fête, ce n’est pas forcément lié au nombre de personnes que comprend votre famille. Je veux dire par là que parfois, on n’aime pas les repas de fête, même quand on vient d’une grande famille qui se voit souvent et pour qui se réunir pour les fêtes est évident, le contraire serait même impensable… sauf que vous, vous le voyez comme une obligation. Et ça ne vous enchante pas beaucoup, ça veut dire que vous n’avez pas vraiment envie d’y participer.
Alors voilà, comme promis à la fin de l’épisode précédent, je vais vous parler de deux de mes amies, Caroline et Céline, et de ce qu’elles pensent des repas de fête en famille.
En fait, si j’avais pu le faire, j’aurais aimé les mettre l’une en face de l’autre, et les laisser parler. Mais comme l’une est à Lyon et l’autre à Bordeaux, et bien trop occupée pour venir nous voir, je vais me contenter de vous présenter leurs points de vue.
Caroline et Céline se ressemblent en fait. Elles viennent toutes les deux d’une assez grande famille - enfin, par rapport à moi et par rapport à la famille française moyenne. Caroline a un frère et une sœur, qui sont mariés et ont déjà plusieurs enfants. Je ne me souviens plus exactement combien, mais je sais qu’il y a toujours beaucoup d’enfants lors de leurs réunions de famille. Si je me rappelle bien, son frère a même un enfant d’un premier mariage.
Caroline est la petite dernière, et comme elle a fait médecine - faire médecine, ça veut dire suivre des études de médecine, donc pour être médecin, et que son mari a lui aussi fait des études assez poussées, et qu’ils ont tous les deux attendu longtemps pour se marier, pour s’installer, pour décider de faire un enfant, et que ça a été assez long… bref, la petite Aurélie qui est née… en août dernier (mince alors, le temps passe vraiment vite !)... Bref, la petite Aurélie est la toute petite dernière et elle a déjà beaucoup de cousins plus âgés qu’elle.
J’ai toujours pensé que Céline avait une famille comme la mienne, deux parents, deux enfants, quelques cousins et c’est tout. Mais en fait, elle aussi a un frère et une sœur, comme Caroline. Ses parents habitent aujourd’hui dans la Drôme - en fait ils y sont retournés après avoir passé deux décennies à Paris (une décennie, ça veut dire dix ans). Céline est née et a grandi à Paris, comme ses frère et sœur. Mais chacun vit aujourd’hui dans une autre région de France. Son frère habite du côté de Nantes, je crois, et sa sœur est dans le nord. Je ne sais plus où elle habite mais elle travaille à Lille.
Céline a quitté Paris parce qu’elle trouvait la vie trop stressante… enfin, c’est ce qu’elle disait toujours, mais elle restait quand même là-bas… jusqu’à ce que son fils vienne au monde. Et là, le besoin de s’éloigner de ce stress a pris tout son sens. Je veux dire par là que Céline a compris qu’elle devait offrir autre chose à son fils, plus de nature, plus de calme, plus de soleil, moins de grisaille (la grisaille, ça vient de la couleur “gris” bien entendu, mais ici il ne s’agit pas juste d’une couleur. Ça veut aussi dire que c’est monotone, sans intérêt). Oui, je sais, vous qui rêvez d’aller à Paris, vous ne comprenez certainement pas comment je peux décrire la vie à Paris comme “monotone” et sans intérêt. Et bien, comme je l’ai déjà dit dans un premier épisode, être touriste à Paris et vivre à Paris, ce n’est vraiment pas la même chose. Je vous fais quand même remarquer que Céline est partie s’installer à Bordeaux, pas dans un petit village perdu de la Creuse. Bordeaux est une grande ville, il y a beaucoup d'activités culturelles, c’est une ville dynamique.
Bon, mais je m’éloigne du sujet. Ce que vous devez retenir de cette longue introduction, c’est que Céline a une assez grande famille mais dispersée aux quatre coins de la France, alors que Caroline a elle aussi une grande famille, mais concentrée sur Lyon et sur la région des Cévennes - oui, c’est là où ses grands-parents habitaient, et où son frère se trouve en ce moment.
Je suppose que ça veut tout dire. Peut-être que vous ne serez pas d’accord avec moi, mais j’imagine que quand une famille est assez proche d’un point de vue géographique - ou concentrée sur deux points géographiques, comme dans le cas de Caroline, ça veut dire que les membres sont unis. Si vous vous installez à l’autre bout de la France, loin de vos parents, de vos ancêtres, de vos frères et sœurs etc, et bien j’imagine que ça ne vous dérange pas de les voir seulement occasionnellement.
Je sais par exemple que Caroline a eu beaucoup de peine à s’installer à Lyon, au départ. Mais il n’y avait pas d’autre solution si elle voulait faire médecine. Et puis elle a rencontré Stéphane… et voilà, c’est fait. Elle est à Lyon maintenant. Mais elle part en vacances dans la maison de ses grands-parents dès qu’elle le peut. Et pour les repas de fête bien sûr. Parce que ça, c’est impensable, inimaginable pour Caroline de passer les fêtes loin de sa famille. Ce n’est même pas une question qui se pose. C’est évident. Et c’est toujours dans la maison des Cévennes. La seule chose à laquelle il faut penser c’est le repas lui-même et les chambres à organiser.
Et donc, pour l’épisode 49, j’ai demandé à Caroline pourquoi c’était si important pour elle. Et en fait, elle a eu du mal à me donner une explication claire au début, parce que c’est une telle évidence pour elle. Elle a réfléchi un peu, et elle m’a dit que ces repas, c’est ce qui leur donnait à tous la force nécessaire, l’énergie essentielle pour retourner ensuite au boulot, pour reprendre son train-train quotidien. Alors il y a bien sûr des membres de la famille qu’elle retrouve toujours avec énormément de plaisir, d’autres qui sont là, logiquement, qui font partie du décor, même si elle a moins de points communs. Elle ne les aime pas tous avec la même intensité, mais elle les aime tous. Et d’ailleurs elle me dit que c’est ce qui rend ces repas de fête si reposants, si agréables, ce sont ces petites animosités (une animosité, c’est une attitude un peu agressive)... donc ces petites remarques déplacées qu’on connaît à l’avance, ces petits comportements qui nous énervent un peu mais auxquels on est habitués. Elle me dit même qu’elle les attend. Tout autant que les embrassades - quand tout le monde s’embrasse, les sourires, les rires, les anecdotes, les souvenirs, les sous-entendus, tout ce qui se dit à demi-mot… dire à demi-mot, ça signifie qu’on n’a pas besoin de tout dire pour que les autres comprennent. Bref, pour Caroline, les grands repas de fête, avec tous les membres de la famille, et ceux qui les rejoignent pour l’occasion… ces grands repas, c’est un élément essentiel, comme l’air qu’on respire.
Céline, elle, est tout simplement moins tolérante par rapport aux remarques, à ces comportements déplacés, aux petites animosités. Elle dit aussi qu’elle aime les repas de fête en famille, les réunions de famille… dans l’idée, ça veut dire en principe. Elle aime voir ses parents, son frère, sa sœur, ses neveux et nièces. Elle est aussi très proche de l’une de ses tantes. Mais elle appréhende beaucoup ces retrouvailles. (appréhender, ça veut dire avoir un peu de crainte, de peur). On lui a fait tellement de remarques, parfois calmes et posées, parfois acerbes, blessantes (attention, blesser quelqu’un, ça ne veut pas dire lui donner sa bénédiction, comme en anglais. C’est même tout le contraire : ça veut dire lui faire du mal ou lui dire du mal). Oui, Céline a dû subir pas mal de reproches, des “tu fais l’erreur de ta vie”, “tu ne devrais pas…”, “mais pourquoi tu as quitté…”. Et même si parfois ces remarques ne se veulent pas méchantes, même si parfois les gens ne sont pas mal intentionnés, ça veut dire qu’ils n’ont pas de mauvaises intentions, ces remarques peuvent être difficiles à entendre. Je sais aussi que sa tante la défend et la soutient toujours quand quelqu’un de la famille fait une remarque déplacée à Céline. Mais n’empêche (“n’empêche” en français familier, ça veut dire “malgré tout”) la remarque reste là. En gros, certains membres de sa famille n’ont pas aimé qu’elle ne se marie pas avant d’avoir son enfant, qu’elle ne cherche pas à tout prix à garder le père auprès d’elle, qu’elle quitte son boulot et Paris pour s’installer à Bordeaux alors que rien n’était sûr, etc etc…
Alors oui, on peut la comprendre quand elle dit ne pas apprécier à 100% les repas de fête en famille. Et au contraire de Caroline, c’est important pour elle de savoir qui vient exactement, combien de personnes qui l’aiment vraiment seront là, si telle personne ou telle autre vient aussi, parce qu’elle entend déjà leurs remarques désagréables. D’ailleurs, aujourd’hui, elle sait exactement quoi faire, elle annonce clairement à ses parents qu’elle ne viendra pas si untel ou unetelle vient aussi. Elle prévient qu’elle viendra le lendemain pour le brunch. Ou alors c’est elle qui invite, comme ça elle sait comment s’entourer des bonnes personnes.
Bon, et vous, comment ça se passe chez vous ? Vous m’avez déjà dit qui vous inviteriez - enfin, surtout qui vous n’inviteriez pas, dans mon petit jeu de la semaine dernière… Mais dans la réalité, comment ça se passe ? Est-ce que vous allez avec plaisir aux repas de fête en famille ? Est-ce que vous appréciez tout le monde ? Ou au contraire est-ce que vous appréhendez ces réunions ? Est-ce que vous préférez passer les fêtes dans votre famille proche, avec juste votre mari ou femme et vos enfants ? Ou bien même tout simplement avec vos amis ? Dites-moi tout dans les commentaires ou sur Facebook et Instagram !
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